Complete Barclay Recordings
Jazz in Paris Vol.10
publié par Francis Couvreux
Bonne idée que cette intégrale des titres enregistrés par le jeune Boulou Ferré par Barclay, 30 morceaux couvrant les années 64 à 74, qui étaient devenus rarissimes et que les jeunes générations vont découvrir.
Né en 1951, Boulou a commencé la guitare jazz en 57 avec Matelo Ferret, son père, étudiant parallèlement la guitare classique avec Francisco Gill. Cet enfant précoce (à 7 ou 8 ans, un âge où ses petits camarades fredonnent des chansonnettes, Boulou chantait lui, les chorus de Gillespie !) donne son premier concert en 59 an musée Guimet, enregistre son premier disque en 63 avant de faire l’année suivante la première partie de Coltrane au festival d’Antibes. Si Boulou révère Django (cf son intelligente relecture de Nuages en 66, avec un long exposé aux accents classiques qui suit d’ailleurs une interprétation en solo d’une pièce d’Albeniz, et que les jeunes manouches bouillonnants d’aujourd’hui feraient bien d’écouter), il est aussi fan de Jimmy Raney ou Tal Farlow.
Alain Antonietto, qui a bien connu la famille Ferret à cette époque, rappelle dans un livret érudit et précis, comme à son habitude, que « le jeune Boulou affectionnait les rencontres instrumentales avec les plus novateurs de ses proches, Laro Sollero ou René Mailhes », écumant les clubs parisiens et jammant avec des pointures comme Jean Luc Ponty, René Thomas ou Eddy Louiss. Bref, le décor est planté ; pas de manoucheries ici mais du jazz joué par un guitariste libre à l’incroyable bouillonnement créatif ; Les premiers 45 tours de Boulou seront alors un vrai choc (cf Roll’em pete qui ouvre le CD), le jeune homme devenant une vedette qui excède la stricte sphère du jazz ; on peut le comprendre quand on se reporte aux années 64-65 ; qu’y avait-il alors en France musicalement ? Après un impressionnant 45 tours à la maturité incroyable consacré à Gillespie, où il double ses chorus de sa voix prépubère , Boulou enregistre en 66 huit titres avec le Paris all stars ; propulsé par Pierre Gossez, sax, Guy Boyer, vibra, Eddy Louiss, orgue, Michel Gaudry, contrebasse et André Arpino, batterie, il fait feu de tout bois alternant ballades au climat recueilli (cf sa magnifique version de Moonlight in Vermont) et versions enlevées de standards comme How high is the moon sur lesquels son phrasé souvent imprévisible conjugue de « fulgurantes illuminations, des débordements plein de générosité et d’intarissables improvisations »(AA).
En 74, à 19 ans, Boulou est un musicien complet qui a étudié aussi avec Messiaen ; ouvert à tous les courants, après une expérience free jazz aux côtés de Gunther Hampel, il continue ses expériences musicales avec le Corporation Gypsy Orchestra, composé d’une section de cuivres, d’André Hervé à l’orgue, Richard Fistich à la basse, Alain Clarel aux percussions et Takashi Kako (venu lui aussi étudier dans la classe de Messian) piano, harmonium et clavecin ; un disque allumé bien dans l’air du temps des années 70, inspiré notamment par un certain Jimi Hendrix. Boulou n’est plus seulement un guitariste improvisateur mais un compositeur et orchestrateur (arrangements très travaillés) essayant d’associer dans un concept la musique classique et le jazz-rock (le groupe se produira au Gibus où Santana, Stanley Clarke et Lenny White (alors avec Chick Coréa) viendront l’écouter. Il y cultive le mélange des genres avec une totale liberté et quelques belles réussites (cf la rose des vents ou Mona Lisa avec un solo de guitare électrique très zappaïen.
Sans aucun doute LA réédition de l’année !
http://www.djangostation.comNé en 1951, Boulou a commencé la guitare jazz en 57 avec Matelo Ferret, son père, étudiant parallèlement la guitare classique avec Francisco Gill. Cet enfant précoce (à 7 ou 8 ans, un âge où ses petits camarades fredonnent des chansonnettes, Boulou chantait lui, les chorus de Gillespie !) donne son premier concert en 59 an musée Guimet, enregistre son premier disque en 63 avant de faire l’année suivante la première partie de Coltrane au festival d’Antibes. Si Boulou révère Django (cf son intelligente relecture de Nuages en 66, avec un long exposé aux accents classiques qui suit d’ailleurs une interprétation en solo d’une pièce d’Albeniz, et que les jeunes manouches bouillonnants d’aujourd’hui feraient bien d’écouter), il est aussi fan de Jimmy Raney ou Tal Farlow.
Alain Antonietto, qui a bien connu la famille Ferret à cette époque, rappelle dans un livret érudit et précis, comme à son habitude, que « le jeune Boulou affectionnait les rencontres instrumentales avec les plus novateurs de ses proches, Laro Sollero ou René Mailhes », écumant les clubs parisiens et jammant avec des pointures comme Jean Luc Ponty, René Thomas ou Eddy Louiss. Bref, le décor est planté ; pas de manoucheries ici mais du jazz joué par un guitariste libre à l’incroyable bouillonnement créatif ; Les premiers 45 tours de Boulou seront alors un vrai choc (cf Roll’em pete qui ouvre le CD), le jeune homme devenant une vedette qui excède la stricte sphère du jazz ; on peut le comprendre quand on se reporte aux années 64-65 ; qu’y avait-il alors en France musicalement ? Après un impressionnant 45 tours à la maturité incroyable consacré à Gillespie, où il double ses chorus de sa voix prépubère , Boulou enregistre en 66 huit titres avec le Paris all stars ; propulsé par Pierre Gossez, sax, Guy Boyer, vibra, Eddy Louiss, orgue, Michel Gaudry, contrebasse et André Arpino, batterie, il fait feu de tout bois alternant ballades au climat recueilli (cf sa magnifique version de Moonlight in Vermont) et versions enlevées de standards comme How high is the moon sur lesquels son phrasé souvent imprévisible conjugue de « fulgurantes illuminations, des débordements plein de générosité et d’intarissables improvisations »(AA).
En 74, à 19 ans, Boulou est un musicien complet qui a étudié aussi avec Messiaen ; ouvert à tous les courants, après une expérience free jazz aux côtés de Gunther Hampel, il continue ses expériences musicales avec le Corporation Gypsy Orchestra, composé d’une section de cuivres, d’André Hervé à l’orgue, Richard Fistich à la basse, Alain Clarel aux percussions et Takashi Kako (venu lui aussi étudier dans la classe de Messian) piano, harmonium et clavecin ; un disque allumé bien dans l’air du temps des années 70, inspiré notamment par un certain Jimi Hendrix. Boulou n’est plus seulement un guitariste improvisateur mais un compositeur et orchestrateur (arrangements très travaillés) essayant d’associer dans un concept la musique classique et le jazz-rock (le groupe se produira au Gibus où Santana, Stanley Clarke et Lenny White (alors avec Chick Coréa) viendront l’écouter. Il y cultive le mélange des genres avec une totale liberté et quelques belles réussites (cf la rose des vents ou Mona Lisa avec un solo de guitare électrique très zappaïen.
Sans aucun doute LA réédition de l’année !
DISQUE 1
1. Roll’Em Pete 02:26
2. C’Est Si Bon 02:42
3. I’ll Never Smile Again 02:27
4. The Girl From Ipanema 03:10
5. Salt Peanuts 02:29
6. Ow ! 03:18
7. A Night In Tunisia 03:45
8. Blue’n’Boogie 003:52
9. Groovin’ High 03:50
10. Undecided 02:20
11. Ascot 03:14
12. Samba De Uma Nota So 03:19
13. Yesterdays 03:40
14. Boulou’s Theme 02:57
15. Moonlight In Vermont 03:22
16. Asturias 05:23
17. Nuages 04:39
18. How High The Moon 02:42
19. Tenderly 04:55
20. All The Things You Are 05:06
DISQUE 2
1. Bluesette 02:58
2. La Complainte De Mackie 02:19
3. Dieu Merci, Elle M’Aime Aussi 02:55
4. Night And Day 02:36
5. Cervantes 03:07
6. Cuando Sali De Cuba 02:21
7. Aranjuez 03:18
8. Prélude Pour Marielle 01:12
9. Nostradamus (Maleous Maleficarum) 03:44
10. La Rose Des Vents 05:54
11. Samouraï 05:49
12. Mona Lisa 02:36
13. Enterre Mon Coeur 04:30
14. Amour Cibernétique 03:03
15. Ils T’Appellent Tous Soleil 02:49
16. Boulou’s Team 05:59
1. Roll’Em Pete 02:26
2. C’Est Si Bon 02:42
3. I’ll Never Smile Again 02:27
4. The Girl From Ipanema 03:10
5. Salt Peanuts 02:29
6. Ow ! 03:18
7. A Night In Tunisia 03:45
8. Blue’n’Boogie 003:52
9. Groovin’ High 03:50
10. Undecided 02:20
11. Ascot 03:14
12. Samba De Uma Nota So 03:19
13. Yesterdays 03:40
14. Boulou’s Theme 02:57
15. Moonlight In Vermont 03:22
16. Asturias 05:23
17. Nuages 04:39
18. How High The Moon 02:42
19. Tenderly 04:55
20. All The Things You Are 05:06
DISQUE 2
1. Bluesette 02:58
2. La Complainte De Mackie 02:19
3. Dieu Merci, Elle M’Aime Aussi 02:55
4. Night And Day 02:36
5. Cervantes 03:07
6. Cuando Sali De Cuba 02:21
7. Aranjuez 03:18
8. Prélude Pour Marielle 01:12
9. Nostradamus (Maleous Maleficarum) 03:44
10. La Rose Des Vents 05:54
11. Samouraï 05:49
12. Mona Lisa 02:36
13. Enterre Mon Coeur 04:30
14. Amour Cibernétique 03:03
15. Ils T’Appellent Tous Soleil 02:49
16. Boulou’s Team 05:59
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